Espagne – Cervera – doublé de Raymund Swertz, champion d’Europe aux cadre 47/2 et 71/2
Espagne – Cervera – doublé de Raymund Swertz, champion d’Europe aux cadre 47/2 et 71/2

Espagne – Cervera – doublé de Raymund Swertz, champion d’Europe aux cadre 47/2 et 71/2

Troisième volet de cette belle semaine dédiée aux jeux de série, ici en Espagne à la Casal de Cervera, le lieu mythique de feu Francisco Fortiana ! Cette fois c’est la discipline du cadre 71/2 qui réunit 16 joueurs de 10 nations européennes, tous prétendant à la succession de Marek Faus, tenant du titre. Les qualifications se sont joués en 150 points, les phases finales en 200 points.

Dans le groupe A, l’espagnol Esteve Matale a remporté son premier match contre le tenant du titre en 4 reprises, puis le second en 5 reprises avec le hollandais Michel Van Silfhout, et finalement Jean-François Florent en 3 reprises. La seconde place pour les quarts de finale s’est jouée en Van Silfhout, Florent et Faus à la moyenne puisque tous les trois ont gagné un match. Et c’est Faus qui est passé.

Dans le groupe B, c’est le français Benoît Legros qui a dominé ce groupe en 4, 3 et 8 reprises avec respectivement le grec Nicolaos Gerassimopoulos, l’espagnol Raul Cuenca et l’allemand Christian Pöther. Avec trois défaites l’allemand Pöther laisse la seconde place du groupe à l’espagnol ou au grec. La confrontation entre ces deux hommes n’a laissé aucune chance à Gerassimopoulos, l’espagnol a finit ce match en deux reprises avec une série de 149.

Dans le groupe C, c’est le belge Patrick Niessen et le suisse Xavier Gretillat qui sont parvenus à se qualifier en quart de finale avec deux victoires chacun, Le français Willy Gérimont n’a pas su déployer son talent pour gagner plus que le match contre l’espagnol Joan Espinosa, qui lui aussi a enregistré une victoire contre le suisse.

Dans le groupe D, il a été difficile pour les outsiders Sven Daske, représentant de l’Allemagne, et Carlos Marques, du Luxembourg, de bouleverser  la hiérarchie imposée par le hollandais Raymund Swertz (3 victoires) et l’autrichien Arnim Kahofer (2 victoires). Pourtant Daske avait une ouverture lors d’une contre performance du hollandais qui aura eu besoin de 12 reprises pour terminer ses 150 points, l’allemand restant à 108.

En quart de finale, les deux tables de gauche n’ont pas été à la même enseigne que les deux tables de droite, point de vue public bien sûr. A gauche, ils ont assisté aux victoires en une seule reprise de Legros sur Kahofer et de Swertz sur Gretillat. A droite, Niessen a accédé aux demi-finales en 7 reprises face à Cuenca et Mata en 10 reprises face à Faus.

Les demi-finales opposaient Swertz à Legros, mais ce dernier n’a pas été à même de réitérer son exploit des quarts de finale. Le hollandais a gagné sa place en finale en battant le français 200 à 12 en 4 reprises. De l’autre côté, Niessen a continué sa lutte en battant Mata 200 à 174 en 6 reprises.

La finale entre Swertz et Niessen n’a pas trahi les statistiques. Le hollandais a dominé le belge en 3 reprises avec une série de 165. Un nouveau titre à sa longue collection pour le génie hollandais Swertz !

Photos par moi et Kozoom France

« Il faut avoir une certaine humilité pour encaisser les échecs et s’exprimer sur ses faiblesses. La discipline de la bande avait bien commencé par une victoire en 8 coups, puis deux défaites. Le cadre 47/2 a débuté par deux défaites, puis s’est terminé par une belle victoire avec 200 en un seul coup. Les défaites étaient lourdes parce qu’elles étaient toutes à ma portée, mais ma faible résistance au stress dans ces nouvelles conditions, après trois années d’arrêt complet, ne m’a pas permis d’être à la hauteur. C’était le bordel dans ma tête, je n’arrivais pas mettre de l’ordre, et lorsque j’y arrivais je n’arrivais à le tenir sur la longueur.

Jusqu’à ce dernier match au 47/2 en une reprise. Mais ce match était sans pression, puisqu’inutile.

Le championnat au 71/2 était là pour continuer à m’aiguiller pour récupérer un peu de mes capacités.

Premier match contre Patrick Niessen, sans doute un des meilleurs du monde. Bref du lourd immédiatement. Et je n’ai plutôt pas trop mal géré ce match, il faut avouer que même si ce match se termine quand même en 5 reprises, mes deux séries et les trois reprises plus difficiles n’ont pas été trop mal gérées. Le bordel dans ma tête commençait gentiment à se mettre en place. Quoi qu’il en soit une victoire qui m’a fait beaucoup de bien au moral.

Au second match, je retrouve Willy, pour la troisième fois. Deux défaites au compteur c’est lourd. Mais Willy c’est spécial, c’est très dur pour moi de jouer contre lui. Ce n’est pas normal d’encaisser une défaite en étant content pour son adversaire… mais bon, j’ai pas trop mal joué, plutôt bien géré ma tête aussi, mais malgré la dangerosité permanente de Willy qui peut finir à tout instant  il n’a pas été à même de répliquer. Peu importe, je me suis battu et j’ai obtenu une seconde victoire qui faisait encore plus de bien au moral.

La troisième partie, la plus facile, je la perds… pourquoi ? Alors que j’étais enfin un peu en confiance. Parce que je n’étais pas là. Erreur de débutant certes, mais après trois ans d’arrêt, je suis à nouveau débutant. Bref pendant que je jouais, au moment même de donner mon coup, je pensais au match d’à côté où mon pote Willy se battait contre lui-même pour une potentielle qualification. Deux fois j’ai raté des séries à cause de cela alors que j’en avais la parfaite maitrise. C’est pathétique comme erreur certes, mais penser à la table d’à côté lorsque je frappe ma bille… ben c’est mortel, ça ne marche pas. C’est pourtant ce que j’ai fait et je suis passé direct à la chaise. Mais cette troisième partie a été aussi positive, parce que le jeu que je produisais était bien en rythme, bien maitrisé, mon discours interne était bien géré, j’avais trouvé la bonne gestion pour performer… mais j’ai été faible, je n’ai pas pu rester sur ma table, j’ai été happé par la table d’à côté.

Cette défaite m’a fait perdre la première place de groupe et m’a mis sur la route de Swertz en quart de finale. Swertz était la veille en difficulté avec 150 en 12 reprises, ce n’était pas l’homme en forme. D’autres se sont montrés plus dangereux. ET de toute façon il fait tous les battre. Et en plus, j’étais parfaitement confiant, mon stress était géré, pas de tension ni de peur, j’étais bien et je pensais avoir la clé qui allait mettre le bon ordre dans ma tête… malheureusement, Swertu m’a atomisé à la première reprise, après avoir gagné le tirage en collant sa bille à la bande. Ce type est vraiment extraordinaire.  OK c’est vrai il ne me restait plus qu’à égaliser sur la reprise. Mais voilà, on le sait la reprise est difficile et malheureusement un poil trop fin et c’est l’échec.

Cette semaine de compétition aura été pour moi comme une remise en forme express. Retrouver le niveau à l’entrainement n’aura pas été facile, mais je considère que c’est acquis. Les séries et la maitrise que j’en ai à mes entrainements est la même qu’autrefois. Gérer la compétition, le stress, le mental et tout ce qui va avec ne peut s’acquérir qu’au fil des expériences. J’ai tenté d’utiliser les tours du championnat de France et de la coupe d’Europe pour tenter de retrouver la maitrise de ma tête avant l’Espagne. Mais manifestement j’en étais loin, j’ai subi de plein fouet les effets d’un stress totalement absurde que je me suis imposé tout seul, ce qui a mis ma tête à l’envers et m’a donné bien des difficultés pour y remettre de l’ordre. Cette expérience espagnole aura été pour moi un upgrade intensif et express qui va m’aider pour mes prochaines échéances et ma prochaine saison. J’ai hâte de retourner au combat.

Un très grand merci à toute cette famille espagnole de Cervera. J’aime ce club, il y respire ici la passion pour le billard et les jeux de série, à l’image de feu Francisco Fortiana qui nous manque à tous. Un grand monsieur. Un grand club et une grande famille de passionnés.

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