Billiard E-Learning & On The Road
Xavier Gretillat – Biographie

Xavier Gretillat – Biographie

Biographie

J’ai commencé le billard durant la saison estivale de 1986, à l’âge de 13 ans, grâce au Passeport-Vacances, des activités extra scolaires que les élèves peuvent faire pour occuper leur été. C’est au club de billard de Prilly, installé dans les sous-sols du café de la Treille, que j’ai vu pour la première fois ces fameuses billes rouge et blanches. Intéressé, mais sans plus, j’ai commencé dans ce club en venant une ou deux fois par semaine. Le président de l’époque, M. Mauron, m’avait pourtant mis en garde d’entrée: cela ne valait pas la peine de commencer si je ne venais pas jouer deux fois au moins par semaine! Voilà qui était dit. Durant la première année, je suis donc venu jouer à ce rythme.

Puis les mois suivants, j’ai commencé à prendre plus de plaisir à jouer. Un peu en partie grâce à un vieux monsieur du club, un joueur d’environ 6 de moyenne à la libre, qui me regardait jouer seul, intrigué par ce que je faisais. Je me souviens que cet homme m’a fait une réflexion qui a sans doute été importante pour la suite: il m’a demandé combien était mon record de série. Cette question a priori simple m’a posé problème. Je n’avais pas encore compris que le but au billard était de progresser dans l’enchaînement des points et d’en aligner le plus possible. C’est donc à cela que je me suis attelé en réalisant des séries de 15, puis 20, puis 40, etc. Dans ce club, nous nous sommes retrouvés à quelques juniors et la présence d’autres jeunes rendait la pratique de ce jeu plus amusante.

En 1988, le club de Prilly a été inondé suite à l’explosion d’une conduite d’eau sur la route qui bordait le café. Plus de local, impossible de jouer. Avec Christian, un autre jeune passionné qui a marqué mon parcours à cette époque, nous avons cherché d’autres solutions pour continuer à exercer le billard. D’abord dans des salles commerciales. Puis finalement, nous nous sommes inscrits au club de Lausanne devenu aujourd’hui l’Académie Lausannoise de Billard, l’ALB. A cette époque, les dirigeants venaient d’instaurer un système de clé d’entraînement qui permettait, à ceux qui voulaient, de travailler à prix réduit, voire même très réduit pour les juniors.

En cette fin d’année 1988, je jouais pour la première fois en championnat suisse par équipe pour mon nouveau club. Par chance, mon niveau d’environ 3 à 5 de moyenne générale m’a permis d’assurer la dernière place de la première équipe. En novembre 1988, je faisais alors mon meilleur résultat officiel: 5,16 de moyenne générale.

La première moitié de l’année 1989 et surtout l’été en question ont été déterminants. Un entraînement plus important, plus assidu, toujours avec mon pote Christian avec lequel on se motivait mutuellement. Plus tard, il finira malheureusement par mettre le billard de côté. Je me souviens avoir passé l’été avec beaucoup d’entraînement. Beaucoup d’effort pour un seul objectif: parvenir à se positionner l’américaine le plus souvent possible. Le résultat n’a pas tardé à se faire sentir. J’ai tout d’abord gagné mon premier championnat suisse juniors à la partie libre, sur billard demi-match aux petits coins, avec une finale mémorable contre notre défunt et regretté ami Tschanz. Une finale sur mouche (100 points) où mon adversaire a égalisé. Il a fallu plusieurs prolongations pour nous départager. Et puis en novembre 1989, un autre résultat marquant: 52 de moyenne générale en finale de championnat suisse de ligue nationale B.

Je m’étais dis qu’une fois la moyenne générale de 50 réalisée, je passerai à autre chose. C’est ce que j’ai fait. Dès 1990, j’ai laissé tombé la partie libre et le billard demi-match pour commencer le cadre 47/2 sur match. Un nouveau défi qui allait m’occuper quelques années.

Entre 1989 et 1992, j’étais en apprentissage et je parvenais à trouver un peu de temps pour m’entraîner. Dès la fin de cette formation, j’avais décidé de consacrer plus de temps à mon entraînement en travaillant à mi-temps. Après une année de chômage, j’ai trouvé un job à mi-temps que j’ai conservé jusqu’en 1999.

Je n’ai jamais eu de professeur et j’ai toujours appris le billard en autodidacte, en prenant chez chacun ce que je pensais être bon. En 1988, j’ai suivi un stage à Istres, en France, avec Connesson. Je n’avais malheureusement pas le niveau (3 de moyenne à la partie libre) pour tirer la moindre chose de ce stage dont le contenu était entièrement dévoué aux subtilités du cadre 47/2. En 1992, j’ai pu participer avec l’équipe nationale suisse à un stage donné par feu l’entraîneur allemand Klaus Hose. Cet homme aux qualités exceptionnelles a su adapter son enseignement à notre modeste niveau et à chacun d’entre nous. Mais ce stage était trop court et nous étions trop nombreux. De ce fait, j’en ai tiré qu’un bonus pour mon plan de travail. Et surtout un bon souvenir dans ce centre d’entraînement allemand où sont regroupés des salles de billard français, de billard américain, le café, le restaurant, les salles dédiées aux entraînements et les chambres d’hôtel. Dommages que ce type d’installation n’existe pas chez nous.

Ce qui fut important pour ma progression était à la fois un handicap et à la fois un avantage. Le niveau suisse étant faible, j’ai assez vite été champion suisse juniors et à ce titre j’ai pu participer aux championnats d’Europe juniors. Côtoyer de jeunes champions comme Fuchs, Knoors, Horn et plein d’autres m’a été très bénéfique. Ce dernier a fini champion d’Europe juniors à Athènes avec 80 de moyenne générale au cadre 47/2 et tous avaient des niveaux bien plus élevés que le mien. J’ai pu m’abreuver de leurs connaissances et rentrer chez moi avec la tête pleine d’idées. Dès 1993, j’ai commencé à jouer également les championnats d’Europe seniors, passant encore au stade supérieur en côtoyant cette fois les plus grands: Grethen, Caudron, Blondeel, Zenkner, et plein d’autres qui, à l’époque, ont marqué mon apprentissage, bien à leur insu évidemment. Mais toutes ces expériences ont permis de compenser l’isolement qu’un joueur suisse peut ressentir dans son pays… puisqu’il exerce sa passion, tout seul, sans enseignement, sans partenaire d’entraînement, sans compétition de haut niveau.

Entre 1989 et 1995, j’ai dispensé un certain nombre de cours au sein de l’ALB, dont notamment les cours internes destinés aux membres du club. Je dois reconnaître que cet enseignement m’aura certainement été plus utile à moi qu’à mes élèves. Non pas qu’ils n’en aient pas profité, mais tout simplement parce que ces cours m’ont apporté énormément et ont contribué de façon significative à ma progression. J’ai stoppé en 1995 suite à quelques dissensions avec les dirigeants du club.

En 1994, j’ai reçu un appel surprise de Mme Gerber, alors cheffe du cadre national, qui m’a proposé d’acquérir pour une somme très modeste les deux tables de billard match qui étaient posées en son temps au centre sportif de Macolin. Après deux secondes de réflexion, j’ai dit oui. Une des table a été prise pour la moitié de la somme par Andreas Efler, le champion autrichien qui possède la double nationalité et qui a longtemps semé la terreur aux joueurs de trois bandes en Suisse. La seconde table était pour moi. Je l’ai entreposée momentanément en attendant de trouver une solution. Après des mois de recherches, je m’installais en 1995 dans un petit studio assez grand pour une table de billard et deux meubles autour… Ne dépendant plus de l’ALB pour mon entraînement et vu les divergences d’opinion que nous avions à cette époque, j’ai migré vers le club de Sierre qui m’a accueilli dans leur association pour disputer, sous leurs couleurs, les championnats suisses. Des titres individuels et par équipes ont été conquis durant les trois années que j’ai passé sous leur drapeau. Puis je suis revenu au club de Lausanne, espérant sans illusion que les mentalités aient changé.

Parvenu à un certain niveau au cadre 47/2, je me suis attelé à apprendre les autres modes de jeu: le cadre 71/2, la bande et le cadre 47/1. L’apprentissage de ces disciplines a pris quelques années. Toujours autodidacte, j’ai fini par acquérir les conceptions propres à ces jeux et leurs techniques, toujours seul et avec l’aide involontaire de tous les joueurs étrangers que j’avais la chance de côtoyer.

Mais il me restait encore un problème de taille. Par exemple, lorsque je m’entraînais au cadre 47/2, je ne savais plus jouer à la bande ou au cadre 71/2. Dès que j’avais bien en main une discipline, les autres me fuyaient. Un jour, j’ai voulu que cela change et j’ai décidé d’y remédier. J’ai alors commencé un entraînement multi disciplinaire. Le but était d’acquérir la capacité de passer à n’importe quelle discipline avec le moins de perte d’efficacité possible. Avec ce principe multi disciplinaire, j’entraînais quatre disciplines dans chaque séance d’entraînement. Des années plus tard, le travail a payé.

Dès 2002, ce sont pas moins de 10 demi-finales que j’ai joué dans les quatres disciplines. C’est d’ailleurs pour l’heure une de mes plus grande satisfaction: avoir réalisé des résultats dans chacune des disciplines, tant à la bande, qu’aux cadre 47/2, 71/2 et 47/1. Cette capacité multi disciplinaire m’a permis aussi de conquérir à trois reprises les rankings européens qui se basent sur l’ensemble de la saison.

J’étais conscient encore aujourd’hui qu’il me reste beaucoup de travail, techniquement et conceptuellement, dans les disciplines de séries. Avec en plus une marge de progression énorme dans le domaine psychologique lié à la compétition, sans lequel la technique et la conception ne valent plus rien.

Mon ultime défi était de parvenir à concilier, toujours avec le moins de perte d’efficacité possible, ma capacité à jouer tous les jeux de série et d’y rajouter le trois bandes. Seuls quelques joueurs dans le monde sont parvenus à réaliser ce défi. Le plus grand et le plus fort, reconnus de tous comme étant pour cette raison un véritable extraterrestre, l’inégalable Frédéric Caudron. C’est ce que j’admire chez cet homme: pouvoir allier tous les jeux de série et le trois bandes. Réaliste, je n’aspirais pas à rejoindre le niveau des meilleurs joueurs de trois bandes, mais juste un niveau honorable tout en conservant mes capacités aux jeux de série.  J’ai essayé, mais je n’y suis jamais arrivé.

En 2021, changement radical de vie. Plus de billard à la maison, plus d’entraînement intensif, et donc plus de compétitions. La production et la traduction de contenu vidéos didactiques pour Billiard E-Learning, la rencontre des joueurs et des clubs,  le développement de nouveau contenu, des voyages avec pour seul guide : la passion des jeux de série.

Besoin d'aide ?
Des tests sont actuellement en cours sur la page de connexion. Si vous constatez des perturbations de connexion, merci de m'informer rapidement et avec un maximum de détails à xavier@xaviergretillat.com
This is default text for notification bar