C’est pas très loin de St-Etienne, plus exactement à Unieux, que je rencontre Daniel avec qui je vais travailler 8 heures, répartis sur 3 jours, pour l’aider à progresser. C’est très court. La requête est claire, il a de la peine à conserver le contrôle des billes lorsqu’elles sont ensemble. Après un aparté sur sa technique gestuelle qui participe à son irrégularité, j’attaque par des exercices qui devraient lui faire prendre conscience que son exigence sur les placements n’est pas suffisante. Ainsi que le parallèle dans des points standards de série où son jeu trop confortable devrait laisser la place à une exigence accrue.
Malheureusement, je n’ai pas su trouver avec lui le bon discours, les bons mots, ou la bonne voie pour faire passer le message pourtant capital s’il veut franchir le cap. “Pourquoi donc chercher plus de précision puisque je ne suis pas capable de l’obtenir et que ce que je réalise suffit à poursuivre la série ?” . En voilà une bonne question, mais la question devrait être inversée : comment devenir plus précis si on ne le recherche pas ? Et effectivement, ses résultats sont suffisamment bons pour poursuivre confortablement la série, mais ce confort autosuffisant l’empêche d’aller plus loin. L’équation est pourtant simple : nous ne progressons que de nos erreurs. Ce jeu de confort autosuffisant lui permet d’obtenir ce qu’il décide basiquement de réaliser, mais l’absence d’erreur ne lui permet malheureusement pas de faire mieux et donc de progresser.
Même si nous avons passé de bons moments, ce stage laisse un goût amer chez moi et je dois me remettre en question car je n’ai pas été capable de contourner le mur pour faire en sorte que ce message primordial trouve écho chez lui. Malgré tout, le programme de travail personnalisé que nous avons déterminé ensemble devrait l’aider à franchir les étapes suivantes.
